Classes de Français au Collège

Le coup de pouce adéquat !

 

Lire des fables


1-Le Renard et la Panthère

Renard chassait dans la forêt lorsqu'il tomba nez à nez avec la Panthère.
-Que fais-tu donc sur mon territoire? demanda-t-elle.
-C'est simple, répondit Renard. Je suis venu ici pour que tu me manges.
La Panthère trouva la réponse fort drôle et déclara:
-Tu as de l'humour ! Aussi vais-je te donner une chance de t'en tirer. Tu auras la vie sauve si tu peux me dire deux vérités vraies.
-Rien de plus simple, dit Renard. Voici la première: tu n'as pas très faim aujourd'hui, sinon tu m'aurais mangé sans attendre.
-Exact ! répondit-elle.
-Voici maintenant la seconde vérité vraie : nul ne me croira si je raconte que j'ai rencontré la Panthère et qu'elle ne m'a pas mangé.
-Cela aussi est exact, déclara la Panthère. Va ! et que je ne te reprenne plus dans les parages.

D'après Jean Muzi. « 19 fables de Renard ».

2-Le Lion et la Gazelle

Une gazelle passait tranquillement. Un lion, qui n’avait pas mangé depuis la veille, se dit que l’animal ferait bien son affaire : la gazelle, un peu efflanquée, serait une proie facile. Le lion s’avança et lui proposa ses services car il était médecin. La gazelle intelligente, soupçonna la ruse : « Cela tombe bien, dit-elle, car une de mes pattes me fait souffrir. » Le lion s’approcha et reçut une terrible ruade qui le laissa inanimé.
Quand il reprit connaissance, la gazelle s’était échappée. Le lion compris qu’il avait été berné. Il retourna la faim au ventre dans sa tanière et jura qu’il ne chercherait plus querelle aux antilopes.
La raison du plus fort n’est pas toujours la meilleure.

Site internet.

3-Le Renard et le Bouc

Le Renard et le Bouc pressés de la soif, descendirent dans un puits. Après qu'ils se furent désaltérés, ils cherchèrent les moyens d'en sortir. Le Renard ayant rêvé quelque temps, dit au Bouc qu'il avait trouvé un bon moyen pour se tirer d'embarras l'un et l'autre.
«  Il faut te dresser sur les pieds de derrière, et appuyer les deux cornes de devant contre le mur ; je grimperai aisément le long de ton dos ; et quand je serai hors du puits, je te donnerai du secours pour en sortir après moi. »
Le Bouc approuva la proposition du Renard, et se mit en posture pour lui faciliter la sortie. Mais quand le Renard se vit en assurance, il se mit à sauter de tous côtés, sans se soucier de l'embarras où était le Bouc, qui lui reprochait son indifférence et sa mauvaise foi, puisqu'il n'accomplissait pas les conditions de leur traité.
«  Mon ami, lui dit l’animal rusé au pelage roux en l'insultant, si tu avais autant d'esprit et autant de bon sens que de barbe, tu ne serais pas descendu dans ce puits, sans avoir auparavant songé aux moyens d'en sortir. »

D'après Ésope.    

4-Deux Canards et une Tortue

On raconte que deux Canards et une Tortue vivaient près d'un étang* où poussait une herbe abondante. Les deux Canards et la Tortue étaient liés d'amitié et d'affection.
Il advint que l'eau de l'étang tarit ; alors les deux Canards vinrent faire leurs adieux à la Tortue et lui dirent: "Reste en paix, amie ; nous quittons cet endroit car l'eau commence à manquer.
"Le manque d'eau, leur dit la Tortue, m'affecte plus que tout autre créature, car je suis comme la barque : je ne peux vivre que là où l'onde** abonde. Tandis que vous deux, vous pouvez survivre partout ; emmenez-moi donc avec vous." Ils acceptèrent.
"Comment ferez-vous pour me porter ?" demanda-t-elle.
"Nous prendrons chacun le bout d'une branche, dirent-ils, et tu suspendras, avec ta bouche, par le milieu alors que nous volerons avec toi dans les airs. Mais gare à toi, si tu entends les gens parler, de prononcer un mot." Puis ils la portèrent et volèrent dans les airs.
"Incroyable, dirent les gens lorsqu'ils les virent, ... Une Tortue entre deux Canards qui la portent."
"Ô gens de mauvaise foi, que Dieu vous fasse crever les yeux!" pensa la Tortue, lorsqu'elle les entendit. Mais dès qu'elle ouvrit la bouche pour parler, elle tomba sur la terre ferme et creva.
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*Étang: petite étendue d'eau stagnante (qui ne coule pas).
**Onde: l'eau en général.

D'après Jean de La Fontaine.

5-Le Hérisson et le Chacal

Un Hérisson et un Chacal marchaient de compagnie.
- J'ai bien cent tours dans mon sac ! Se vantait le Chacal.
- Moi, je n'en ai qu'un seul, répondait modestement le Hérisson très sage.
Le Hérisson emmena le Chacal sur les terres d'un riche fermier, où tous deux firent bombance*. Hélas, après ce festin, le chacal au ventre très plein ne put ressortir par le trou de la haie ! Il supplia le Hérisson de l'aider à sortir de là.
- Moi, je ne connaissais qu'un seul tour, lui dit le Hérisson, et c'était de nous introduire ici. Toi qui connaît tant de tours, tu trouveras bien comment t'en sortir. Et le Hérisson disparut.
Survient alors le fermier, armé d'un bon gourdin, prêt à rouer de coups le Chacal jusqu'à ce que mort s'ensuive.
- O fermier puissant et malin, laisse-moi seulement aller dire adieu à ma famille. Je reviendrai ensuite me faire tuer.
- Jure-le, dit le fermier. Le Chacal prêta serment, à la satisfaction du fermier, qui le laissa aller. Mais le Chacal bien sûr eut soin de ne jamais revenir.
Ne fais pas crédit à personne, pas même à ton meilleur ami. Et si tu prends un Chacal, frappe ! N'écoute pas ce qu'il te dit.
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*Faire bombance : manger beaucoup.

D'après Jan Knappert, trente-sept fables d'Afrique.

6-Le Scorpion et le Lion

Un Lion se reposait.
Un Scorpion sortit d’un trou et le réveilla
Le Lion lui dit :
"qui a dérangé ma sieste.
Je peux vous écraser d’un coup"
À ces mots
Le Scorpion se sentit vexé et lui dit :
"Mon cher,
sachez qu’il n’est pire eau que l’eau qui dort"
Le Lion bondit sur le Scorpion,
Mais se fit piquer
Il tomba à terre
Raide mort.
Le Scorpion quand à lui partit satisfait.

Site internet.

7-Le Loup et le jeune Mouton

Des Moutons étaient en sûreté dans un parc ; les chiens dormaient et le berger, à l'ombre d'un grand ormeau (1), jouait de la flûte avec d'autres bergers voisins.
Un Loup affamé vint, par les fentes de l'enceinte (2), reconnaître l'état du troupeau. Un jeune Mouton, sans expérience, et qui n'avait jamais rien vu, entra en conversation avec lui.
"Que venez-vous chercher ici ? dit-il au glouton.
- L'herbe tendre et fleurie, lui répondit le Loup. Vous savez que rien n'est plus doux que de paître dans une verte prairie émaillée de fleurs, pour apaiser sa faim, et d'aller éteindre sa soif dans un clair ruisseau ; j'ai trouvé ici l'un et l'autre. Que faut-il davantage ? J'aime la philosophie qui enseigne à se contenter du peu.
- Est-il donc vrai, repartit le jeune Mouton, que vous ne mangez point la chair des animaux, et qu'un peu d'herbe vous suffit ? Si cela est, vivons comme frères et paissons ensemble."
Aussitôt le Mouton sort du parc dans la prairie, où le sobre philosophe le mit en pièces et l'avala.
Défiez-vous, des belles paroles des gens qui se ventent d'être vertueux (3). Jugez-en par leurs actions et non par leurs discours.
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(1) Ormeau : arbre atteignant 20 à 30 mètres de hauteur.
(2) L'enceinte : ce qui entoure un espace fermé.
(3) Vertueux : honnête.

D'après FÉNELON.




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